La Prophétie Astrologique dans les Almanachs
Réputation de l'Astrologie
Extrait de l'Almanach de Paris.
Avant de discuter de l’interprétation des signes astrologiques, il faut d’abord commenter la réputation de l’astrologie au XVIIe siècle. Un extrait de l’Almanach de Paris, dans une bibliographie de John Grand-Carteret, dit :
C’est une faute ordinaire aux plus habiles Astrologues de ne point distinguer, ce qui est certain, d’avec ce qui ne l’est pas : ils se sont meslés de prédire les choes qu’ils ne pouvoient pas connoistre aussi bien que celles qu’ils pouvoient sçavoir, et ce mélange defectueux a rendu cette Science méprisable : il est donc nécessaire de séparer les prédictions assurées d’avec les conjecturales. C’est pourquoi on a bannit… de cet almanach les prédictions des choses où la volonté de l’homme a quelque part. (19)
Cet extrait, dépeint à gauche, nous donne une idée de la précarité de la position de l’astrologue. Les Français du XVIIe siècle voyaient une connexion forte entre le ciel et la terre (entre leur religion et le monde physique) qui était bien lié par l’astrologie et les signes des étoiles, mais il y avait aussi une méfiance des charlatans à cette époque.
Le roi Louis XIV ne regardait pas avec faveur l’astrologie. Dans l’introduction de sa bibliographie-iconographie, Grand-Carteret inclut une description des pensées de Louis XIV à propos de l’astrologie : « En outre, Louis XIV régnait, et le Grand Roi n’avait qu’une sympathie très modérée pour l’astrologie, pour ces ‘rimailleurs,’ qui, sous couleur de prédictions, ne craignaient pas de se livrer à des critiques qu’une rigoureuse administration ne pouvait tolérer, même présentées sous une forme discrète » (XXV). C’est une critique pas très gentille. En appelant les astrologues des « rimailleurs, » il y a une implication que les astrologues ne sont que des poètes amusants qui ne disent rien de vrai ou de valeur.
Interprétation des Lunes.
L’Extrait de l’Almanach de Milan (1679) qui contient les informations sur les symboles de la lune (Grand-Carteret 19). Ces signes apparaissent souvent dans les calendriers des almanachs, comme l’almanach ci-dessous.
« Almanach pour l'an de grâce et de bissexte, mil six cens vingt et huict. »
Calendrier de Janvier
Ici, c’est un exemple d’un almanach qui n’a que 16 pages, qui n’était probablement utilisé que pour une année, en contraste avec le Grand Calendrier et compost des bergers. Ce calendrier a une liste des jours, des descriptions des cycles de la lune, et de petits symboles à côté de chaque jour. On n’a pas une très bonne source de comment les lecteurs ont utilisé ces symboles, mais il y a quelques pages dans un extrait de l’Almanach de Milan, visible au-dessus, qui décrit comment interpréter ces symboles. Chaque symbole semble représenter un type de lune, et il y a de consignes qui vont avec chaque lune. Par exemple, le 19 janvier et le 20 janvier ont le même signe, qui est la Lune dans L’Ecrevisse, selon l’Almanach de Milan. Cette lune est « Bonne à commencer des Voyages » (Grand-Carteret 19). Donc, l’astrologie a joué un rôle dans le choix des actions quotidiennes.
Prédictions dans un Almanach
« L’Almanach, ou prédictions véritables » contient plusieurs petites prédictions des événements selon les signes astrologiques des mois. Dans l’introduction de cet almanach, l’auteur s’adresse aux dames, alors on voit que les almanachs avaient des publics dédiés. Au début du chapitre du printemps, il y a un poème adressé aux bergers, ce qui nous rappelle que même dans un almanach de divertissement, qui n’est pas destiné aux bergers, l’astrologie est toujours liée à la nature.
L’almanach contient des poèmes de prédictions pour chaque mois. Chaque mois est associé à un signe de zodiac, comme les Poissons en février, et chaque mois est suivi de plusieurs poèmes qui rappellent des personnages spécifiques. La prophétie dans cet almanach est très fantaisiste, alors elle montre le coté divertissant de l’astrologie. Les prédictions n’étaient pas toujours très spécifiques, mais elles ont souvent pris la forme des poèmes, ce qui nous rappellent la critique de Louis XIV, qui a appelé les astrologues des ‘rimailleurs’ (Grand-Carteret XXV).
