Astrologie de la Noblesse

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« Almanach des modes. » Special Collections. Wellesley College.

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« Almanach des modes. » Special Collections. Wellesley College.

Almanachs de la Noblesse

Almanach des Modes

Cet almanach contient un calendrier, mais la plupart de l’almanach n’est pas dédié au calendrier ou à l’astrologie, ce qui est plus typique dans les almanachs de la noblesse. Dans les almanachs populaires du XVIIe siècle, le calendrier est le centre de l’almanach, mais les almanachs de la noblesse n’ont pas mis la même concentration sur le calendrier. Le calendrier et l’astrologie ont resté présents dans l’almanach, mais le calendrier n’était plus aussi important (Sarazzin-Cani 419). Donc, l’almanach s’est développé pendant les XVIIe et XVIIIe siècles d’un calendrier essentiellement basé sur l’astrologie à un livre de thèmes diverses qui contient un peu d’astrologie.

 

Superstition et l'Astrologie à la Cour du XVIIe et XVIIIe Siècles

"La Princesse de Clèves"

Dans le roman La Princesse de Clèves, écrit par Madame de La Fayette en 1678, il y a une scène où le roi Henri II raconte les prédictions d’un astrologue. Le Roi dit que les astrologues disent «  tant de choses fausses et si peu vraisemblables que je suis demeuré convaincu que l’on ne peut rien savoir de véritable » (130). Cette proclamation (fictive) du roi Henri II est similaire à l’avis de Louis XIV (voir la page sur la Prophétie Astrologique dans les Almanachs). Donc, les rois n’estimaient pas beaucoup les astrologues. Dans La Princesse de Clèves, le Roi rejette la prophétie d’un astrologue qui lui dit qu’il va mourir dans un duel. Quand la prédiction de comment le Roi meurt se réalise, un des courtisans se rappelle de la prédiction et il remarque qu’ « il ne douta point que la prédiction ne fût accomplie » (195). Alors, Madame de La Fayette nous montre que même les rois n’étaient pas au-dessus des prédictions astrologiques. À la fois, on a l’impression que les avis des courtisans à propos de l’astrologie sont très capricieux. Si les prédictions ne se réalisent pas, l’astrologie n’est pas légitime, mais dès que les prédictions se réalisent par hasard, l’astrologie est soudainement une science légitime.

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« Prediction de Morgard, Povr La Présente Année M.DCXIV. Auec Les Centuries, Pour La Mesme Année. »

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« Prediction de Morgard, Povr La Présente Année M.DCXIV. Auec Les Centuries, Pour La Mesme Année. »

Les Éclipses

Les éclipses étaient une source courante des prédictions astrologiques. Les éclipses étaient déjà très bien expliquées par des astronomes pendant le XVIIe siècle, mais la superstition est restée lié aux éclipses à l’époque. Elles ont symbolisé la colère divine, et elles étaient les moments de faire les prédictions de la fin du monde ou de la mort du roi, ce qui nous rappelle que le soleil était une représentation du roi (Drévillon 133, 134, 136).

En 1614 et 1631, il y avait des accusations de crimes de lèse-majesté contre les astrologues qui ont fait des prédictions de mort des rois (Drévillon 15). Autour d’une éclipse, la proclamation d’une prédiction du mort du roi semble être très courant à l’époque, alors les accusations des crimes contre ces astrologues montrent qu’il y avait franchement un élément très politique de l’astrologie. En 1614, l’astrologue Morgard était condamné aux galères, puis pardonné en 1619 pour son prédiction du mort de Louis XIII (Drévillon 101). La prédiction est visible à droite dans son œuvre Prédictions pour la présente année M.DCXIV. D’abord, on trouve une description des éclipses, une qui est lunaire et une qui est solaire. Puis, sur les pages suivantes, les prédictions du mort du roi sont écrites dans un poème. Drévillon note que c’est la deuxième strophe et la sixième strophe qui contiennent la prophétie du mort du roi (101). Dans la deuxième strophe, le vers « Six, quatre et trois ne produire » est une référence à Louis XIII, car la somme de six, quatre, et trois est treize. La sixième strophe fait une référence similaire à Louis XIV. Ensemble, ces deux strophes du poème font une prédiction du mort du Louis XIII et de la succession de Louis XIV.  

La deuxième condamnation d’un astrologue pour un crime de lèse-majesté se déroule en 1631 quand l’astrologue Senelles était condamné  à l’embastillement pour son prédiction du mort du roi en mois de septembre selon son horoscope (Drévillon 104). Ces deux cas de condamnation soulignent que les prédictions astrologiques étaient d’une nature précaire, malgré leur extrême fréquence à la Cour.

Astrologie de la Noblesse